Si les orchidophiles plus au sud ont déjà pu voir plusieurs espèces d’orchidées, en Suisse romande les premières pointent à peine leur pétales. J’allais sur un site photographier l’Ophrys araignée – Ophrys sphegodes, que je savais en fleur depuis quelques jours, mais j’ai été surpris de rencontrer également l’Orchis brûlé – Neotinea ustulata en bonne partie épanouie. La saison début en Suisse, de manière assez précoce du fait du temps très doux de ces dernières semaines.
Spiranthe d’automne
Dernière de la saison à fleurir, la Spiranthe d’automne est dépendante des pluies du fin d’été. Sa période de floraison carie donc de fin août à octobre. Cette année, le manque de pluie a conduit à une floraison tardive en Suisse et une faible densité de plantes. Nous avons peiné à trouver quelques pieds là où d’habitude ils sont très présents. Si les derniers fleurons étaient encore en bouton, il va quand même falloir commencer à se dépêcher pour profiter de la floraison de notre dernière orchidée indigène.
Epipactis des marais
Si en plaine, la saison tire à sa fin, il reste encore quelques rencontres orchidophiles à faire un peu plus en altitude. Hier dans le Jura suisse, j’ai pu croiser des centaines d’Epipactis des marais encore en fleurs, de nombreux pieds d’Epipactis helléborine, mais également la fin de floraison des Epipactis rouge-sombre et des Gymnadénie moustique.
Ophrys bourdon vs Ophrys abeille
On me demande souvent comment différencier l’Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora) de l’Ophrys abeille (Ophrys apifera). Ayant croisé les deux hier dans la canton de Vaud en Suisse, je profite pour vous les présenter.
Si les deux possèdent des sépales roses, les pétales de l’Ophrys abeille sont normalement verts, mais le labelle est également très différent. Large et assez quadrangulaire chez l’Ophrys bourdon, il est arrondi chez l’Ophrys abeille et le dessin de la macule chez ce dernier est très caractéristique.
Listère en cœur
Rare et surtout discrète, la Listère en cœur est une des plus petites de nos orchidées. Dépassant à peine des sphaignes ou des mousses dans lesquelles elle pousse, cette orchidée affectionne les sous-bois de résineux de montagne.Sa floraison commence tout juste, un beau prétexte pour parcourir les sous-bois à sa recherche.
Ophrys fuciflora demangei
Le groupe des Ophrys fuciflora est un vrai casse-tête depuis des années. On y trouve en effet des variations locales lui conférant une forme intermédiaire avec l’Ophrys scolopax et qui à valu à ces plantes le nom d’Ophrys pseudoscolopax. Loin d’être satisfaisante, cette appellation était un véritable fourre-tout dans lequel il était difficile de s’y retrouver. Aujourd’hui les auteurs avancent un découpage de ces plantes sous différentes appellations :
- Ophrys elatior : tardif, il pousse dans les clairières de ripisylves dans la vallée du Rhône
- Ophrys aegertica : également tardif, on le retrouve autour du Gers sur les terrasses alluviales de la basse vallée du Rhône
- Ophrys gresivaudanica : tardif, il possède de petites fleurs et se situe tant en plaine qu’en pelouses collinéennes
- Ophrys souchei : tardif, il pousse sur les terrasses alluviales de la basse vallée du Rhône
- Ophrys fuciflora ssp. montiliensis : tardif, il pousse dans les clairières de ripisylves autour de Montélimar
- Ophrs druentica : précoce, il se trouve dans l’est de l’Ardèche, l’est de la Drôme, le Vaucluse et probablement dans les Hautes-Alpes, le Var et les Alpes-Maritimes.
- Ophrys brachyotes : pousse en basse altitude et possède un labelle d’aspect carré
- Ophrys linearis : possède de longs pétales et pousse près du littoral méditerranéen dans les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes.
A ces différents taxons, il convient dorénavant de considérer également :
- Ophrys fuciflora ssp. demangei : floraison précoce, petites fleurs possédant un labelle globuleux. Pousse dans les pelouses sèches et garrigues à thym et aphyllante du sud-est de la France et notamment dans la Drôme.
Si les connaissances sur ce groupe d’Ophrys évolue, il n’en reste pas moins difficile à déterminer avec certitude pour qui ne connais pas bien les taxons proches.