
Bonne année

Le limodore à feuilles avortées – Limodorum abortivum est une orchidée qui ne dispose pas de chlorophylle en atteste l’absence de coloration verte tant dans ses feuilles que dans le reste de la plante. Du coup, toute sa vie, le limodore sera dépendant du champignon avec lequel elle forme une mycorhize.
La floraison de la Spiranthe d’automne – Spiranthes spiralis sonne toujours comme un clap de fin à la saison des orchidées sauvages. C’est en effet la dernière à nous offrir ses fleurs délicates. Après sa floraison, viendront ses feuilles et progressivement l’hiver.
Le site évolue légèrement, en premier lieu, plein de nouvelles photos sont venues alimenter les différentes espèces présentées. Désormais, vous pouvez savoir si un taxon se trouve en France ou en Suisse grâce aux drapeaux qui accompagne son nom. Enfin, le nom des espèces est en train d’être modifié progressivement pour adopter la systématique proposée par Rolf Kühn, Henrik AE. Pedersen et Philip Cribb dans l’ouvrage Orchidées d’Europe & de Méditerranée – 2020 – Editions Biotope. Leur approche de rassemblement et la prise en compte de la variation spécifique correspondant le mieux à notre vision. Toutes ces modifications prennent du temps et il se peut qu’il reste quelques coquilles au moment de votre visite…
Mes dernières randonnées en montagne dans le Valais suisse n’étaient pas axées sur les orchidées qui pour la plupart ont fini de fleurir. J’ai donc surpris de rencontrer quelques Orchis vanille – Gymnadenia rhellicani à 2500m d’altitude, mais surtout deux pieds d’Orchis brûlé – Neotinea ustulata à 2300m. L’Orchis brûlé fleurit en général au mois de juin, voire début juillet en altitude. En 1997, un variété tardive a été décrite Neotinea ustulata var. aestivalis, considérée par certains auteurs comme une forme ou une sous-espèce. Toutefois, cette dernière se caractérise également par une inflorescence élevée et des sépales incurvés que les plantes observées ne possédaient pas… Aujourd’hui, de manière moins surprenante, j’ai également croisé quelques Orchis moustique – Gymnadenia conopsea encore bien frais à 1500m d’altitude alors que les Epipactis pourpre-noirâtre – Epipactis atrorubens et les Goodyère rampantes – Goodyera repens qui les accompagnaient étaient logiquement largement défleuris. Voilà donc un peu de bonus de fin de saison, que je n’ai malheureusement pas pu photographier avec du matériel adapté.
Avec les Epipogon sans feuille – Epipogium aphyllum trouvés dans le Valais, en Suisse, j’ai également pu observer de nombreux pieds de Goodyère rampante – Goodyera repens en début de floraison. Une espèce que je venais de photographier quelques jours plus tôt en France dans la vallée de la Maurienne où elle est également fréquente. Il s’agit d’une orchidée qui pousse principalement dans les sous-bois de conifères et qui bénéficie des plantations de pins pour étendre son aire de répartition. Ses feuilles qui présentent des nervures en réseau et forment un quadrillage clair sont très singulières pour une orchidée.
En repérage pour un stage photo dans les forêts valaisannes, j’ai croisé quelques Epipogon sans feuille – Epipogium aphyllum. Cette fleur très particulière est une des raretés que comportent les orchidées. L’absence de chlorophylle et de feuilles lui permettent de se développer dans des sous-bois sombres. Pour sa survie, elle dépend des champignons du sol qui la mycorhizent. La floraison des épipogons est capricieuse, ils peuvent même fleurir sous terre, ce qui rend leur découverte encore plus excitante.
Epipogon sans feuille – Epipogium aphyllum – 26 juillet – Valais, Suisse
La semaine dernière je suis allé faire un tour pour suivre la floraison des Epipactis à côté de chez moi. Quelle ne fût pas ma surprise de voir les bords de chemins forestiers fraîchement broyés ! La commune de Pully (Suisse) juge utile de passer dans l’été couper l’herbe en forêt le long de chemins aménagés pourtant larges de 2 mètres. Cette opération d’entretien complétement inutile, prétextée pour la lutte contre les tiques et les risque de maladie qu’ils entraînent a causé la destruction de plusieurs pieds d’Epipactis à larges feuilles – Epipactis helleborine et d’Epipactis violacé – Epipactis purpurata. En Suisse les deux espèces sont pourtant protégées comme toutes les orchidées sauvages, et l’Epipactis violacé est assez rare sur le canton de Vaud. Heureusement il restait quelques pieds en pleine floraison.
Epipactis purpurata – 22 juillet – Vaud, Suisse
Epipactis helleborine – 22 juillet – Vaud, Suisse
Nous avons plein d’orchidées à partager ces dernières semaines, mais pas le temps de traiter les images accumulées. Elles nourriront donc le blog plus tard. Par contre, aujourd’hui c’est la rare Spiranthe d’été – Spiranthes aestivalis que nous sommes allé voir. Je la savais en fin de floraison, mais étant absent plus tôt, j’ai quand même tenté ma chance avec succès. Rappelons que cette orchidée figure parmi les espèces les plus rares tant elle est menacée par la disparition de son milieu de vie. Elle ne pousse en effet que dans les marais alcalins.
Spiranthe d’été – Spiranthes aestivalis – 22 juillet – Vaud, Suisse
Bientôt il sera trop tard pour vous procurer notre livre. Il ne reste en effet que 200 exemplaires en stock sur les 4000 imprimés. Vous l’avez déjà ? Pensez à l’offrir, c’est un cadeau très apprécié, surtout avec une dédicace personnalisée.
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